LE FOYER RURAL

 

Sa conception, son inauguration

 

Pendant de longues années, Trois Marabouts s’est contenté d’avoir une salle des fêtes rustique, contigüe au bar MARTINEZ. Cette salle appartenait à la famille ARMAND.

 

Le Foyer Rural fut construit dans les années 1948/1949 sur l’emplacement de leur cave.

 

Le Maire, Monsieur NOUEN, à l’origine de cette création, sollicita tous les agriculteurs de la commune pour son financement. Il fallut vider les cuves souterraines pour les combler afin de consolider le sol après avoir retiré le matériel viticole laissé à l’abandon. Cette cave se transforma en une grande salle de spectacle aux murs tapissés de toile de jute pour obtenir une bonne acoustique. Le sol, légèrement en pente, logea un dizaine de rangées de fauteuils en bois installées en gradins et plus d’une centaine de chaises ordinaires pour permettre des séances de cinéma à deux tarifs.

 

Le premier film projeté avait pour titre « les cloches de Sainte Marie » avec Ingrid Bergman,  se souvient Eliane ARMAND. Quant à moi, petit garçon, d’une douzaine d’années à l’époque, je revois l’inauguration de ce Foyer. Un orchestre de renommée nationale anima une soirée dansante qui attira la jeunesse de toute la région. Cette manifestation fut filmée par Roger CHAPUIS et eut un grand succès. Une autre séance culturelle marqua ma mémoire, organisée par la Fédération des Foyers Ruraux, ce fut la présentation du roman d’Ernest HEMINGWAY « le Vieil Homme et la Mer » en 1952 par l’Inspectrice Générale de la Jeunesse et des Sports Madame FAURE, belle sœur d’Albert CAMUS.

 

Les séances de cinéma se déroulèrent régulièrement chaque semaine. Le premier opérateur chargé du fonctionnement de l’appareil de projection fut Honoré HERDINGER il fût remplacé par Mr BATS père de Danielle  suivi de Roger CANO de Paul ORDAS puis d’Yves ROGEL. Ils étaient également chargés de la sonorisation des bals pour lesquels nous sollicitions l’autorisation du Maire à l’occasion des fêtes du premier de l’an, de Pâques etc.… et des conseils de révision.

 

Une anecdote concernant Honoré ERDINGER qui lors de la projection d’un film les samedi soir passa la 2ème bobine à la place de la 1ère et devant la protestation du public répondit « si vous n’êtes pas contents revenez pour la séance de dimanche soir !!! »

 

 

Le Foyer Rural resta la propriété de Madame ARMAND à qui la commune versa un loyer. Ainsi prit fin le cinéma de COCO dans la salle du bar Nicolas où nous arrivions avec nos chaises.

 

Plusieurs générations de filles et de garçons des Trois Marabouts esquissèrent leurs premiers pas de danse, heureux prémices aux émois amoureux de l’adolescence, dans cette salle transformée aujourd’hui en bibliothèque.

 

Marcel ESQUERDO